Les taxis se mobilisent ce lundi à Auch. Aucun blocage durable n'est prévu mais une grosse congrégation de véhicules-escargots va écumer les rues de la cité gasconne dans la matinée. En cause le renouvellement de la convention qui lie la Caisse Primaire d'Assurance Maladie et les sociétés de taxis autour du transport de malades assis.
On est encore loin de la convergence des luttes, mais la coïncidence des revendications comporte un potentiel de nuisance non-négligeable. Alors que la grogne des agriculteurs obligeait vendredi le premier ministre à se déplacer en région, les taxis se mobilisent eux aussi ce lundi, avec un adversaire affiché : la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. En cause le renouvellement de la convention qui lie les taxis conventionnés et la CNAM autour du transport des malades, géré de manière unitatérale et très désavantageuse aux transporteurs selon les syndicats de taxis. Dans le Gers, « entre 95 et 98% du chiffre d'affaire » de la profession provient du transport de malade assis, comme l'indique Isabelle Pereira, présidente de l'Union Nationale des Taxis dans le département. Les taxis gersois sont donc, encore plus que d'autres, sensibles aux évolutions des relations entre l'assurance maladie et la profession.
Les remises forfaitaires consenties sur les courses, auparavant plafonnées à 16,5% et établies au cas par cas au niveau départemental, pourraient avec la nouvelle mouture conventionnelle largement dépasser ce taux, et réduire les marges des sociétés de taxis, qui craignent pour « leur pouvoir d'achat ». « On fait du transport sur prescription médicale, ce sont les docteurs qui décident si la personne doit être transportée en taxi, donc nous on ne fait que subir. Mais en subissant on nous impose des remises supplémentaires si les dépenses augmentent et dépassent un certain seuil » explique Fabien Diaz, président du Syndicat Professionnel des Artisans Taxis du Gers. Ce dernier ne se prive d'ailleurs pas de retourner la problématique : « prenez un docteur généraliste qui fait 1500 patients dans l'année. On lui dit ''si vous dépassez les 1500 la consultation de vingt-cinq euros elle va passer à vingt euros''. Il ne va pas être content. Là c'est pareil ».
Un cercle vicieux pour les syndicats qui notent que dans un département de plus en plus âgé, la problématique du transport va aller en s'aggravant, et ce d'autant plus en tenant compte de la désertification médicale qui augmente mécaniquement les frais kilométriques et grignote elle aussi les fameuses marges. Fabien Diaz craint d'être réduit au statut de variable d'ajustement de la CNAM et de pallier les manquements des politiques publiques. « L'importance d'avoir une action localisé c'est pour que nos CPAM locales remontent le problème ». En attente de réponses « du conseil départemental et de la préfecture » les taxis gersois vont aller les chercher à la source ce lundi.
Le programme de la mobilisation à Auch :
Auch parking du centre Leclerc
Départ du cortège 8h
Rue du 8 Mai
Arrivée à la CPAM (arrêt de 1h)
Rue du Châteaudun
Arrivée à la Mairie et Préfecture (arrêt de 1h)
Rue de lorraine, Rue Gambetta
Descente vers l’hôpital (arrêt tractage) 30 minutes
Rue d’Etigny – Rue de Metz – Avenue des Pyrénées
Départ du cortège vers le conseil Départemental (arrêt 1h)
Avenue des Pyrénées – Avenue Règne Danube – Avenue Pierre de Montesquiou – Rue des Cormorans – Rue du Bourget – Rue Jean de la Fontaine – Route de Pessan
Fin de la manifestation 14h00
V.M