La police auscitaine cherche à se rapprocher de sa population, une tâche dévolue au nouveau délégué à la cohésion police-population, Philippe Mesnard.
Tout juste retraité (juillet 2022), l'ex-major Philippe Mesnard reprend du service. Pas question de galons ou d'arme à la ceinture cette fois, c'est en civil que le délégué à la cohésion police-population (DCPP) Mesnard se déplace dans les différents quartiers de la préfecture gersoise depuis janvier. Le DCPP, créé en 2008 au moment du plan espoir banlieues est l'exemple même de la volonté politique de l'époque de mettre en oeuvre une véritable police de proximité. « On fait partie de la cité » rappelle le Directeur Départemental de la Sécurité Publique René Pichon, qui s'en réfère aux principes de Peel : prévention plutôt que répression physique et sanctions pénales. Une prévention qui passe par un contact plus « neutre » avec la population, hors des commissariats, dans une démarche « d'aller vers », échue au DCPP. C'est dans cette optique que Philippe Mesnard présente une véritable plus-value du haut des ses trente-cinq années dans le sérail : « J'ai tout de suite pensé à lui en raison de son expérience. Et puis c'est un Gersois, un Auscitain. Il remplissait toutes les conditions avec sa connaissance des rouages des institutions et son implication dans le tissu social, associatif et sportif », confirme le commissaire Pichon.
Trois axes prioritaires
Afin de sonder la population auscitaine, des réunions mensuelles sont prévues entre le DCPP et les « référents des quartiers » dans le cadre du Groupe Partenariat Opérationnel (GPI). Ces représentants « reconnus par leurs pairs au sein des quartiers » via des expériences précédentes de démocratie participative sont l'interface destinée à émettre les doléances de la population au DCPP et lui permettre d'en jauger les attentes. Des interlocuteurs pouvant en retour clarifier le rôle de la police auprès des associations de quartier et autres relations de voisinage, Philippe Mesnard parle « d'affiner les angles ». Six « quartiers » sont pour le moment concernés. Ils ne relèvent pas d'un quelconque découpage préalable et correspondent plus à des voisinages où des référents se sont déjà manifestés. Charge donc à Philippe Mesnard d'aller vers ceux qui ne considèrent pas encore la police comme une institution digne de dialogue.
Le DCPP aura aussi la responsabilité d'accompagner les problématiques liées aux personnes âgées, en lien avec les associations attitrées, dans « une logique de prévention pour les cambriolages dont peuvent être victimes les personnes âgées : filouteries, escroqueries ».
Dernier point : la jeunesse, en relation avec les services du Grand Auch, auprès de la population souvent la moins encline à nouer des contacts constructifs avec l'autorité. Pour Philippe Mesnard, cela passe par des projets, notamment sportifs, auquels les équipes de la police prendront part, face aux jeunes des différents quartiers de la cité gascone.
Une chose est sûre pour l'ex-major, « c'est autre chose qu'être policier en tenue »
V.M