Tabac : « La crise n'aide pas à arrêter » selon l'infirmière et tabacologue Véronique Jiolat

14 janvier 2022 - 11:59
Dans les résolutions du début d'année, l'arrêt de la cigarette revient souvent sur la table. Pour certains fumeurs, l'objectif sera de ralentir sa consommation ou tout simplement d'y mettre un terme. Une promesse difficile à tenir en pleine crise sanitaire selon la tabacologue et infirmière gersoise Véronique Jiolat. En période anxiogène, la cigarette fait souvent office de béquille.
 
La consommation de tabac en France augmente. Doit-on tout mettre sur le dos de la crise sanitaire ?
On va attendre les résultats de « novembre sans tabac ». Mais une chose est certaine, on vit une période dure et anxiogène pour beaucoup. Je le vois dans mes consultations, c'est un frein à l'arrêt. Pourtant des choses sont mises en place pour favoriser l'arrêt du tabac mais aujourd’hui, la cigarette reste une béquille en forte période de stress comme actuellement et les gens ne sont pas dans cette démarche. La baisse des consultations est flagrante et marquée, et l'augmentation de consommation de tabac s'explique aussi par la fermeture des frontières.
 
Des mesures fortes sont adoptées comme l’augmentation du prix du paquet de cigarette. De la prévention en milieu scolaire est aussi réclamée.
On essaie de protéger les jeunes et de faire une génération sans tabac. C'est le plus compliqué. Dans les écoles, des campagnes sont faites. Notamment la Ligue contre le cancer, dès le primaire. Il y a des messages de prévention aussi faits au collège et dans les lycées. La difficulté, c'est qu'à l'adolescence on veut goûter, tester. Par exemple, ce phénomène nouveau de la cigarette électronique. Il y a des jeunes qui ne fument pas mais qui vont acheter une vapoteuse. Cela peut-être une porte d'entrée vers le tabagisme.
 
Elle peut être un bon moyen pour stopper le tabac ?
Oui, si c'est encadré. Il faut arriver à accompagner car il n'y a pas de stratégie d'adaptation mise en place avec la vapoteuse. Elle peut être intéressante et nécessaire mais ça s'accompagne. On ne l'achète pas n'importe où et on ne fait pas n'importe quoi avec. Les jeunes qui n'ont jamais fumé, il n'ont pas d'intérêt à rentrer dans cette dépendance. Peut-être un effet de mode, il y a un lobby.
N.M

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